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Le prix de l'électricité en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 151 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 02/12/2014
    • de CORNET Véronique
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    La CWaPE (le régulateur wallon de l'énergie) a publié il y a peu une étude relative au prix de l'électricité et son évolution jusqu'en 2020. Hors inflation et hors TVA (actuellement de 6 %), l'électricité augmentera chaque année de 2,16 % en moyenne, entre 2014 et 2020.
    Le prix global pour 1 000 kWh était de 193 euros en 2013, en moyenne. En 2020, ce prix montera à 252,8 euros, hors TVA.

    Si on analyse dans les détails les factures des Wallons : en 2013, l'énergie elle-même (facturée par le fournisseur) représentait 42 % de la facture. En 2020, cela baisserait à 37 %. La part de la distribution restera stable. Par contre, la part du transport de l'électricité passerait de 15 à 19 % sur la facture.

    Le coût du transport englobe le support des charges par Elia afin de soutenir l'éolien offshore (dont le coût va exploser dans les années à venir), ainsi que le renforcement du réseau entre la mer du Nord et Bruxelles.

    La facture électrique des Wallons est souvent au centre des débats, car celle-ci représente une large part des budgets des ménages. Face aux constats dressés par la CWAPE dans son rapport, la Wallonie compte-t-elle prendre des mesures afin d’aider les ménages wallons ?

    Mais le futur prix de l'électricité wallonne englobe aussi des nouveautés, telles que les compteurs intelligents ou la modernisation des cabines. À cet effet, quand Monsieur le Ministre pense-t-il que ces compteurs feront leur apparition dans notre Région ?
  • Réponse du 21/01/2015
    • de FURLAN Paul

    Après comparaison des chiffres de la CWaPE avec d’autres sources d’informations, il ressort que les ordres de grandeur annoncés dans le cadre de cette étude prospective me semblent corrects.

    L’analyse des composantes des prix de l’électricité fait donc apparaître :
    - que la composante « énergie » pure tend à diminuer, ce qui cautionne notre politique d’ouverture de marché par une mise en concurrence accrue des fournisseurs ;
    - que la part « Distribution » n’augmente pas malgré les coûts indispensables consécutifs à des mises à niveaux technologiques ;
    - que la part « Transport » augmente, mais que celle-ci est greffée (tout comme la part Distribution d’ailleurs) du poids non négligeable des OSP fédérales et régionales.
    Une réflexion doit être menée à ce sujet sur l’opportunité de rendre plus transparent et compréhensible les composantes du prix de l’énergie en Wallonie, en les présentant sous leur forme la plus pure, c’est-à-dire en les expurgeant du poids des OSP et autres surcharges qui pourraient être regroupées, gérées et financées par un mécanisme alternatif.

    Mais il est néanmoins évident que l’évolution du mix énergétique en Wallonie (et en Belgique) a un coût difficilement compressible que l’on peut par contre atténuer par un lissage dans le temps. Notons à ce sujet que nos principaux voisins européens sont logés à la même enseigne et qu’à contraintes égales, nous nous situons dans la moyenne.



    Pour répondre à la question « Que fait la Wallonie pour aider les ménages Wallons ? », nous pouvons citer :

    - à court terme :
    * maximiser la concurrence entre fournisseurs afin de minimiser la part de la composante « Énergie » ;
    * renforcer la qualité énergétique des logements (cf. DPR) afin de diminuer le budget « chauffage » et in fine la facture d’électricité;
    * soutenir et informer les consommateurs sur toute difficulté ou question liée à l'énergie via tout relais, services ou médias dont les guichets de l’énergie, le secteur associatif (travailleurs sociaux), un nouveau service spécifique d’appui aux consommateurs vulnérables dénommé « Énergie Info Wallonie », etc ;
    * concernant plus précisément le public fragilisé, soutenir financièrement les CPAS pour réaliser des actions ciblées à travers les PAPE (informations sur l’URE, sur les incitants financiers existants, effectuer des suivis individualisés en 3 étapes (bilan énergétique, identification des améliorations possibles puis implémentation)).
    - à moyen terme : la mise en place ciblée des compteurs intelligents devrait permettre :
    * aux fournisseurs d’élaborer des formules tarifaires plus avantageuses pour les consommateurs utilisant le réseau hors des heures de pic de consommation ;
    * aux GRD d’adapter leurs tarifs de distribution grâce à l’économie réalisée par le fait que ce type de compteur sera relevé automatiquement sans intervention manuelle.



    Concernant la question sur les compteurs intelligents, voici l’état des lieux :
    * Les GRD mènent actuellement des expériences pilotes pour se préparer au déploiement de ces compteurs à grande échelle. Pour ORES, par exemple, ce déploiement devrait s’échelonner entre 2018 et 2033, en commençant par les possesseurs de compteur à budget puis de panneaux photovoltaïques.
    * L’installation de compteur intelligent sur les réseaux de distribution est actuellement confrontée à deux principales barrières, qui ne devraient être franchies qu’à partir de 2017 :
    - une barrière technique, car les données transmises par ces compteurs ne pourront être efficacement gérées par les GRD qu’en 2017 lors de la mise en place effective d’ATRIAS, la future clearing house fédérale (actuellement en développement via un travail collaboratif de l’ensemble des gestionnaires de réseau belge).
    - une barrière juridique, liée à la protection des données des consommateurs issues des compteurs intelligents. La commission européenne a proposé aux états membres un modèle d’analyse d’impact des réseaux intelligents et des systèmes intelligents sur la protection des données. Ce modèle sera évalué pendant 2 ans avant une potentielle mise en œuvre. Il est souhaitable pour les GRD de connaitre les implications de ce futur modèle avant de procéder à un déploiement complet des compteurs intelligents.