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L'éclairage public pour les communes wallonnes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 161 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 09/12/2014
    • de CORNET Véronique
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    La Région plancherait sur l'énergivore éclairage public. Une des pistes serait le remplacement par le LED à haute luminescence alimenté par des panneaux photovoltaïques de dernière génération. L'énergie captée est emmagasinée par un système de stockage à haut rendement.

    Certaines communes wallonnes sont passées à ce système. Monsieur le Ministre dispose-t-il d’informations suite à l’installation de ce nouvel éclairage ?

    L'éclairage représente de 53 à 69 % dans la facture de la consommation d'électricité pour les communes wallonnes. Les investissements pourraient être rentables après deux à trois ans. L'éclairage public photovoltaïque serait de 60 à 95 % moins onéreux que le système actuel.

    Des panneaux autonettoyants suppriment la poussière, le sable, la neige. Plus besoin de remplacer les ampoules; la durée de vie du LED supprime la lourdeur de l'entretien. Facilité également d’entretien apparemment tout comme de placement …

    Remplacer le système d’éclairage public est un immense dossier … Quel pourrait être le coût de ce nouveau système ? Comment Monsieur le Ministre envisage-t-il ce vaste chantier pour les communes wallonnes ?
  • Réponse du 09/01/2015
    • de FURLAN Paul

    L’intérêt principal de ce système est qu’il permet de fonctionner de manière autonome.

    Ce système peut donc être intéressant pour éclairer des tronçons de voiries, des zonings industriels, des zones de parkings,… situés nettement en dehors du réseau d’alimentation filaire d’éclairage public classique et à partir du moment où le calcul financier d’extension du réseau d’éclairage serait beaucoup plus élevé que l’installation de ces systèmes autonomes d’éclairage.

    Il est par contre beaucoup moins intéressant financièrement pour la très grande majorité des cas étant donné que l’alimentation en énergie électrique de l’éclairage public est déjà actuellement installée sur le réseau de transport d’énergie basse tension et fonctionne de manière très fiable.

    Pour profiter de l’avantage de l’autonomie proposée par ce système, il faudra consentir à accepter un coût d’investissement nettement supérieur aux systèmes classiques car il faut ajouter au prix d’achat du luminaire, le prix des panneaux solaires photovoltaïques et surtout des batteries de stockage.

    Le gros point faible de ce système est justement le stockage de l’énergie par batteries.
    Les batteries ont une durée de vie située en pratique entre 4 et 6 ans. Il faudra donc tenir compte du remplacement de ces batteries dans le calcul du temps de retour.
    Par ailleurs, ces batteries sont sensibles au froid et à la quantité de lumière arrivant sur les panneaux solaires photovoltaïques pour obtenir une charge correcte
    Or toutes ces mauvaises conditions sont présentes en hiver, période de l’année où la durée d’éclairage des voiries est la plus longue et où malheureusement l’éclairement naturel est minimal et la température extérieure la plus basse.
    Ces inconvénients n’existent pas avec un système d’éclairage public filaire.

    Par ailleurs, à ma connaissance, et à moins que ce ne soient que des opérations pilotes isolées, il n’existerait pas dans les communes wallonnes de projets de remplacement à grande échelle de luminaires classiques par des luminaires LEDs alimentés par des panneaux solaires photovoltaïques.

    Par contre, en ce qui concerne les luminaires LED alimentés par un système d’alimentation filaire classique, on constate une amélioration de leur efficacité lumineuse, de leur fiabilité, des prix en baisse constante ainsi que des garanties intéressantes proposées par les fabricants.

    Les économies d’énergie peuvent atteindre 80 % quand elles sont équipées d’un bon système de gestion, avec des temps de retour qui tournent entre 3 et 4 ans.

    La tendance actuelle auprès de tous les GRD est d’installer du LED, sans pour autant négliger les solutions classiques (lampes à décharge à haute efficacité énergétique) lorsque celles-ci peuvent les concurrencer financièrement.

    Par ailleurs, malgré les qualités autonettoyantes des luminaires avancées par les fabricants, on peut estimer que les frais liés à l’entretien sont certes diminués mais jamais annulés.

    Les GRD ont en effet pu constater, dans leur gestion quotidienne, qu’il était toujours nécessaire de nettoyer les luminaires après quelques années de fonctionnement pour garder maximales leur performances photométriques.
    Les frais de déplacement d’un camion nacelle, la main d’œuvre des techniciens ainsi que le prix du remplacement (toujours complet) d’un certain pourcentage de luminaires LEDs défectueux devront être pris en compte dans les frais d’entretien.

    D’après les derniers inventaires réalisés par les GRD, il y a encore actuellement environ 620.000 luminaires d’éclairage public communal en Wallonie qui sont exclusivement constitués de luminaires du type de «lampes à décharge», dont 51.000 luminaires énergivores obsolètes de la famille des « vapeurs de mercure haute pression » qui sont à remplacer d’urgence.

    Le Gouvernement wallon a mis en place un dispositif novateur pour financer, via un tiers investisseur, le renouvellement de ces 51 000 luminaires d’éclairage public énergivores.
    Ce sont les GRD qui financeront eux-mêmes le remplacement de ces armatures.
    Ce système ne va pas entraîner de surcoût pour les communes car il s’appuiera sur le potentiel d’économies d’énergie et d’entretien engendrés après remplacement pour rembourser les GRD.
    Cela permettrait aux communes concernées de réaliser des économies annuelles moyennes de l’ordre de 50 à 70 % soit de 15 à 25 GWh.

    Le financement nécessaire pour le remplacement de ces 51 000 luminaires se situe aux alentours des 30 millions d’euros dont approximativement un tiers proviendra d’un prêt sans intérêt accordé aux GRD par Sowafinal et pour le reste, des fonds propres des GRD et/ou d’emprunts au tarif du marché qu’ils contracteraient auprès des banques.

    Le remplacement de ces 51.000 luminaires obsolètes par des luminaires alimentés par des panneaux photovoltaïques reviendrait quant à lui approximativement 3 à 4 fois plus cher soit un financement global de l’ordre de 90 à 120 millions d’euros.