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Le renforcement de l'accès aux soins de santé de première ligne

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 163 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/12/2014
    • de LAMBELIN Anne
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le 17 octobre dernier, l'organisation internationale de développement médical, Médecins du Monde Belgique, a publié son rapport annuel faisant un état des lieux de l'accès aux soins en Belgique.

    Le rapport est issu de 17.467 consultations pour 5.543 patients et contient deux conclusions majeures:

    1° les structures de l'organisation sont saturées et celle-ci doit refuser par manque de capacité plus de 80 % des demandes;

    2° selon le rapport, 67 % des patients de Médecin du Monde n'ont pas accès aux soins. Seuls 27 % peuvent donc se rendre chez un médecin ou dans une maison médicale. À titre de comparaison, 94.5 % de la population belge a un médecin traitant.

    Pour remédier à ces problèmes, le rapport propose plusieurs solutions.

    Tout d'abord, une couverture médicale universelle pour les personnes résidant en Belgique. À cela, s'ajoute la mise en place d'une structuration multidisciplinaire des services afin d'aller vers les personnes exclues des soins de santé. Enfin, une dernière demande concerne le renforcement de l'offre d'accueil et de soins de première ligne avec l'inclusion de nouveaux métiers (par exemple des médiateurs multiculturels ou encore des accompagnateurs psychologiques) améliorant ainsi l'adhésion au système.

    Monsieur le Ministre a-t-il été tenu au courant de ce rapport ? Quelles conclusions pourrions-nous en tirer ? Pourrions-nous voir un renforcement dans l'intervention de la Région concernant cette problématique ?


  • Réponse du 24/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Dans un premier temps, je me permettrai de préciser l’importance de la thématique en rappelant que la DPR stipule que le Gouvernement veillera particulièrement à mettre le médecin de famille au cœur de la première ligne de soins, notamment en articulant mieux les différents acteurs de la première ligne ainsi que les différentes lignes de soins.

    En outre, le fait que la sixième réforme de l’État confère à la Wallonie un certain nombre de compétences relatives notamment à l’organisation de la première ligne de soins, permettra d’envisager son renforcement et à tout le moins d’y tendre dans le cadre d’une politique à long terme.

    Le rapport qu'évoque l'honorable membre, ainsi d’ailleurs que le Livre Vert et le Livre Blanc de « Médecins du Monde », est bien entendu connu de mon département et je dirais que des structures multidisciplinaires telles que celles prônées par « Médecins du Monde » existent déjà en Wallonie. La Région wallonne soutient en effet sept « relais santé » (RS) à Liège, Charleroi, Verviers, Tournai, Mons, Namur et à La Louvière.
    Le premier RS a été créé à Liège en 2004. Ces relais santé, comme leur nom l'indique, aident les personnes en situation précaire à réintégrer le système de soins existant. De nombreux partenaires sont impliqués pour ce faire : travailleurs de rue, dispositifs d’urgence sociale, hébergements de nuit, etc. Les RS sont intégrés dans les ‘relais sociaux’ eux-mêmes directement liés aux Centres Publics d’action sociale (CPAS) des communes correspondantes et aux acteurs associatifs.

    Le travail de réseau engendré par les RS autour de la santé des plus précaires améliore réellement la santé de ceux-ci en leur offrant un accès aux soins de santé ainsi qu’une ouverture (progressive) aux structures médicales plus classiques.
    Les RS travaillent avec les professionnels de la santé et de l’action sociale : en sensibilisant les médecins généralistes, les maisons médicales et les médecins spécialistes aux besoins de ce public. Ils passent par une coordination des services existants, par le maintien d’un réseau de partenaires médico-sociaux, par la promotion d’une prise en charge médicale de proximité, etc.

    Un montant forfaitaire de 70.000 euros est alloué à chaque RS par la Région wallonne.

    Les RS permettent avec efficacité de réinsérer les personnes les plus démunies au circuit de soins de santé existant. On ne crée pas une offre de soins spécifique, mais on tente de garantir l’accès du système existant à ces personnes très marginalisées et fragilisées par un maillon complémentaire à la première ligne.

    Par ailleurs, j’ai chargé mon Administration (en lien avec l'Observatoire Wallon de la Santé) d’un travail de collecte de données dans ces relais, de façon à ce que nous puissions évaluer, comme le fait « Médecins du Monde », la situation sociosanitaire des personnes que les relais santé prennent en charge et en tirer des enseignements avec les secteurs concernés dans la perspective de nouvelles actions éventuelles à envisager et/ou d’actions actuelles à renforcer.