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La crise du meuble

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 70 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 17/12/2014
    • de DEFRANG-FIRKET Virginie
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    En France, depuis près de 4 ans, les ventes de meubles ne cessent de chuter. Plusieurs enseignes vont être contraintes de fermer certains de leurs magasins.

    La crise et la crise du logement sont là, mais d’autres facteurs expliquent cette période difficile : le développement de plus grandes et plus puissantes enseignes bien connues et le développement des occasions sur Internet.

    Constate-t-on le même phénomène de « crise du meuble » en Wallonie ?

    Monsieur le Ministre a-t-il eu de récents contacts avec le secteur afin d’évaluer la situation dans laquelle il se trouve ?

    Quelles sont les perspectives à moyen et à long termes ?

    Des politiques spécifiques de développement seront-elles menées dans les prochains moins afin de renforcer ce secteur ?

    Que représente-t-il en termes d’emplois en Wallonie ?
  • Réponse du 21/01/2015 | Annexe [PDF]
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Quand nous parlons du secteur du meuble, nous devons considérer ses deux volets : la production (Code NACE 31 : Fabrication de meubles) et la commercialisation (Code NACE 47591 : Commerce de détail de mobilier de maison en magasin spécialisé).

    Lorsque l'honorable membre évoque les ventes de meubles et la fermeture de magasins, c’est le volet « commerce » qui est abordé.

    Par contre, les interrogations relatives au secteur concernent vraisemblablement davantage la production.

    L’industrie du meuble est, pour des raisons historiques, essentiellement localisée en Flandre où l’on retrouve quasiment toutes les unités de taille industrielle. Les entreprises wallonnes du secteur sont de taille généralement artisanale et dispersées sur le territoire.
    Le tableau et les graphiques en annexe donnent l’évolution du chiffre d’affaires de la fabrication de meubles (Code NACE 31) en milliers d’euros courants en Belgique et par régions (Sources : SPF Économie – be.STAT pour 2005 à 2012, extrapolation Fedustria pour 2013).

    La production de meubles en Wallonie connaît globalement une évolution positive entre 2005 et 2011, légèrement assombrie cependant par le tassement enregistré en 2012.

    La tendance globale à la baisse en 2013, estimée par Fedustria dans son rapport d’activités 2013-2014, n’a pas encore fait l’objet d’une ventilation régionale.

    Fedustria affiche cependant, à l’échelle nationale toujours, un optimisme plus marqué pour 2014.

    Les chiffres n’indiquent donc pas de « crise du meuble en Wallonie », mais permettent de situer le secteur à son réel niveau.

    L’Office économique wallon du bois a été chargé de dresser un premier état des lieux.

    La production de meubles s’est très largement industrialisée et surtout mondialisée ces dernières décennies.

    La création de toute nouvelle unité de ce type suppose des investissements très lourds que rend indispensable la nécessité de réduire les coûts de production dans un contexte de concurrence effrénée.

    Cette contrainte explique qu’il soit peu probable que nous puissions enregistrer des avancées significatives dans ce domaine à moyen voire à long termes.

    Le développement de structures plus modestes visant des marchés de niches et faisant la part belle au design et à l’innovation est, par contre, tout à fait réaliste, mais il faut être conscient que les volumes mis en jeu resteront assez limités.
    Côté négoce, l’indice de confiance des consommateurs relevé par la BNB a atteint le creux de la vague fin 2012.

    Il s’est ensuite redressé en 2013 pour décroître à nouveau en 2014.


    Cette situation ne plaide pas en faveur d’une reprise de la consommation.

    Il est clair, mais sans pouvoir avancer de chiffres précis, que les entreprises les plus menacées sont les petites entreprises familiales, prises en tenaille par la régression du marché d’une part et les grandes chaînes de distribution d’autre part.

    La concurrence touche également les grandes chaînes elles-mêmes, qui n’hésitent pas à se redéployer au gré des opportunités.

    Le secteur du meuble bénéficie déjà des retombées de plusieurs actions de soutien.

    Citons les actions en faveur du design initiées par Wallonie Design, le soutien des exportations par l’AWEx, mais également, à l’échelle nationale, par BelgoFurn (Fedustria).

    Sur base d’une analyse des données de la BCE (05/2012), le secteur de la fabrication de meubles (Code NACE 31) représente 855 entreprises pour un emploi salarié de 1 353 personnes (ONSS – 2011 T3).

    Toujours selon les mêmes sources, le commerce de détail de mobilier de maison en magasin spécialisé (Code NACE 47591) comporte quant à lui 767 entreprises pour un emploi salarié de 1.714 personnes.

    L’emploi indépendant doit être évalué, car les codes INASTI ne fournissent pas le même niveau de détail. En effet, le code 311 de l’INASTI englobe l’industrie du bois et de l’ameublement au sens très large du terme (y compris les garnisseurs, étalagistes, entrepreneurs de pompes funèbres…). On peut néanmoins estimer en première approche que toutes les entreprises en personnes physiques comportent au minimum un indépendant, c’est-à-dire 757 personnes.

    Globalement donc, en Wallonie, l’ensemble du secteur du meuble (production et négoce) représente 1.622 entreprises (757 en personnes physiques et 865 en personnes morales) pour un emploi estimé à au moins 3.824 personnes.